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Libération

Le permis ou la vie

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publié le 22 janvier 2001 à 22h05

Jacques, 42 ans, est examinateur du permis de conduire.

«Mon métier, c'est de faire le trottoir. Fonctionnaire de catégorie B, je suis inspecteur du permis de conduire et de la Sécurité routière depuis quatre ans. Un ancien moniteur auto-école "qui a mal tourné", comme disent mes ex-collègues pour rigoler. On est au bord de la chaussée et on attend toute la journée les véhicules des auto-écoles. Aucun local pour travailler, notre bureau, c'est le bitume. Moi, je suis un homme et je trouve toujours un arbre, mais pour mes collègues féminines, c'est un vrai problème !

22 minutes de stress. «Dans notre métier, tout est très réglementé. L'examen dure vingt-deux minutes. Ça peut prendre moins de temps si le candidat fait une faute grave, grille un feu rouge ou refuse une priorité. Après, on doit lui dire tout de suite s'il est reçu ou ajourné. C'est un moment privilégié de contact avec le candidat et son enseignant, présent dans le véhicule. Mais un moment difficile. Quand c'est non, ce n'est pas toujours bien accepté. En 2000, il y a eu 82 agressions physiques pour 850 inspecteurs. Du coup, certains examinateurs souhaitent que l'on donne le résultat du permis par courrier, quelques jours plus tard. Alors que c'est l'essence même de notre métier que de dialoguer avec le candidat sur ses erreurs, ses moyens d'y remédier. Moi, je n'ai eu depuis quatre ans que des insultes, des menaces ou des crachats. Mais une collègue a reçu deux coups de pied dans le ventre à la sortie de la voitur