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Libération

Le Japon à la rescousse du Nikkei

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Le gouvernement pousse les entreprises à racheter leurs propres actions.
publié le 23 janvier 2001 à 22h06

Tokyo, de notre correspondant.

Fragilisé par une série de scandales, le gouvernement japonais multiplie les gesticulations pour essayer de faire remonter la Bourse de Tokyo. Alors que la démission du ministre de l'Economie, Fukushiro Nunaga, reconnu coupable d'avoir touché des pots-de-vin d'une fondation parapublique, apparaît imminente, l'administration japonaise envisage d'intervenir directement pour redonner le moral au Kabutocho, le quartier du «Tokyo Stock Exchange».

Magot. Si l'indice Nikkei replonge en dessous des 13 200 points (le plus bas niveau depuis deuxÊans) atteints le 11Êjanvier, le Premier ministre, Yoshiro Mori, n'écarte pas la possibilité d'obliger le ministère des Postes à puiser dans l'énorme épargne qu'il détient pour doper le cours des actions. En effet, plus de 2 000 milliards de dollars dorment sur les livrets postaux à terme rémunérés par des taux d'intérêt annuels inférieurs à 1,5 %. Un magot révélateur de l'inquiétude des ménages japonais, peu enclins à consommer et encore moins à placer leurs économies à la corbeille.

La peur des autorités japonaises est compréhensible. A deux mois de la clôture de leurs bilans ­ l'année fiscale se termine ici fin mars ­, les grandes banques nippones risquent toutes de se retrouver dans le rouge si la Bourse poursuit sa chute. Obligées de provisionner lourdement pour prévenir les faillites à répétition, la plupart de ces établissements bancaires ont l'habitude de recourir aux plus-values encaissées sur leurs portefe