Pékin, de notre correspondant.
Il ne s'agit que d'une ligne de 35 kilomètres, lourdement subventionnée, mais c'est un contrat qui peut rapporter gros. La ville de Shanghai et le consortium allemand Transrapid International (composé de Siemens et de ThyssenKrupp) ont signé hier le contrat tant attendu pour la construction d'une ligne ferroviaire à sustentation magnétique reliant le nouvel aéroport de la zone de développement de Pudong à la métropole chinoise. Une ligne doublement symbolique: d'abord, il s'agit de la première mise en oeuvre industrielle de cette technologie allemande qui n'existait qu'au stade des prototypes; et, surtout, les Allemands prennent une longueur d'avance sur leurs concurrents français et japonais pour le projet de TGV Pékin-Shanghai, long de 1 300 km, qui vient d'être inscrit par Pékin au Xe plan quinquennal (2001-2005).
Pour remporter ce contrat, le gouvernement allemand a mis les moyens: 200 millions de deutsche Mark (100 millions d'euros) de subventions aux entreprises concernées, pour un contrat dont le montant exact n'a pas été donné, mais qui serait inférieur à un milliard d'euros, selon Siemens.
Vitrine. Le gouvernement chinois avait âprement négocié le volet financier du contrat, misant sur la volonté des Allemands de le remporter à tout prix pour en faire la vitrine de leur technologie. Paradoxalement, cette «vitrine» n'a pu être construite en Allemagne, en raison de son prix prohibitif, et certains experts chinois contestaient le choix d'une