Excédés. Les salariés du groupe informatique Bull en ont assez des plans de restructurations à répétition de leur entreprise. Hier, ils étaient entre 1 600 (selon la police) et 2 000 (selon les syndicats) à battre le pavé sur le Champ-de-Mars avant de se rendre à Matignon «exiger» de Jospin qu'il mette son nez dans la politique de démantèlement du groupe informatique.
L'Etat y est encore en effet actionnaire à 17 % et une délégation a été reçue par un conseiller du Premier ministre. «Il faut que l'Etat se réveille et impulse une nouvelle stratégie pour conduire les autres actionnaires du groupe (France Télécom, le japonais Nec, Dai Nippon Printing et l'américain Motorola, ndlr) à investir», a expliqué le délégué CFDT et secrétaire général du comité d'entreprise, Gérard Lacoste. «Car si Bull veut privilégier l'activité service informatique, il faut investir!» Or, aujourd'hui, c'est plutôt de désinvestissement dont il s'agit. Endetté jusqu'à l'os (plus de 300 millions d'euros), le groupe que dirige depuis trois ans Guy de Panafieu a décidé en novembre de céder pour 400 millions d'euros d'actifs. Parmi ceux-ci, l'activité cartes à puces CP8 dont la cession à Schlumberger devrait rapporter entre 300 et 400 millions d'euros.
Sauvetage. Pour les syndicats et, notamment, le secrétaire général de la CGT, Bernard Thibault, qui est venu lui aussi à la rescousse des salariés de Bull, «cette vente ne résout en rien les difficultés existantes et compromet gravement toute solution industrie