Davos, envoyée spéciale.
Jusqu'ici, il n'y avait que lui. Le Forum économique mondial, qui se tient chaque année dans la station suisse de Davos depuis plus de trente ans, ne souffrait aucune concurrence. Cette année, il va devoir partager la vedette avec le Forum social mondial de Porto Alegre, au Brésil. Davos, son ballet d'hélicoptères, ses Mercedes qui véhiculent chefs d'Etat et patrons de multinationales au palais des Congrès : tout fait contraste (cliché, parfois) avec le sommet des contestataires qui se tient dans l'hémisphère Sud. A partir de ce matin, et pendant cinq jours, tout l'art de Klaus Schwab, ordonnateur de la réunion des «maîtres du monde», sera de ne pas passer pour le sommet des exploitants aveugles aux inégalités et sourds aux inquiétudes de ceux qui ne profitent pas des «bienfaits» de la mondialisation. C'est pourquoi si le 31e Davos vise à réfléchir aux moyens de soutenir une croissance qui donne des signes de faiblesse aux Etats-Unis, il s'est assigné l'ambition de jeter un pont entre les «divisions».
Une bonne part des 300 conférences ou débats organisés durant ces cinq jours répond donc à ce mot d'ordre. Comment entendre les attentes de l'hémisphère Sud, et plus particulièrement de l'Afrique ? Quelles leçons tirer de cette nouvelle forme de contestation mondiale ? Comment répondre de manière constructive aux oppositions et éviter qu'elles «ne fassent dérailler le processus de globalisation» ? Quel dialogue établir avec les ONG ? etc.
L'an dernier, jus