Londres, de notre correspondant.
La ville de Sunderland respire. La nouvelle Micra, la petite voiture de Nissan, sera bien fabriquée dans son usine et non sur les chaînes de Renault à Flins. Le constructeur japonais l'a annoncé hier après de longs mois d'hésitation. En optant pour le nord de l'Angleterre, au lieu de la France, il évite un nouveau désastre à l'industrie automobile britannique. Tony Blair exulte: «Il s'agit d'un grand jour pour le nord du pays.» Il est lui-même l'élu d'une circonscription proche de Sunderland comme plusieurs membres de son cabinet. La perte de la Micra et son impact sur une usine qui emploie 5 000 salariés auraient été très dommageables à trois ou quatre mois des élections générales. Surtout, cet échec aurait relancé le débat très explosif sur la monnaie unique. Un sujet qui fâche les Britanniques et que le Premier ministre souhaite éviter à tout prix au moins jusqu'au scrutin.
Retrait. A cause du coût de la livre sterling, les groupes automobiles étrangers qui exportent massivement vers le continent européen, quittent le Royaume-Uni les uns après les autres. A la mi-décembre, Vauxhall, filiale de General Motors, a décidé de fermer sa plus vieille usine de Luton. Au printemps, BMW s'était débarrassé de Rover pour la somme symbolique de 10 livres (15,7 euros). Ford a ensuite annoncé l'arrêt en 2002 de sa chaîne de montage de Dagenham, à l'est de Londres. La décision de Nissan met fin à une très longue série noire. Pourtant, son directeur général,