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Libération

A client fiché, «directeur d'intimité»

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publié le 27 janvier 2001 à 22h14

Entreprises cherchent nouvelle race de cadre supérieur: «directeur de l'intimité» (Chief Privacy Officer, CPO, en VO) est le nouveau titre en vogue dans les firmes américaines et, depuis quelques semaines, en Europe. Jeudi, IBM a nommé l'Allemande Armgard von Reden à ce poste pour la zone Europe-Moyen-Orient-Afrique. Sa mission ? «Veiller à ce que IBM respecte la vie privée.» En clair : limiter la constitution de mégafichiers sur les utilisateurs et les clients et s'assurer que les technologies promues par IBM ne trifouillent pas trop dans leur intimité. Le tout au nom de la nouvelle devise du secteur high-tech, rappelée par Jules Polonetsky, Chief Privacy Officer (1) de la régie publicitaire en ligne Double Click : «Le respect de la vie privée est bon pour les affaires.»

La tendance est apparue aux Etats-Unis l'année dernière, au sein d'entreprises grosses consommatrices de données individuelles. En quelques mois, Microsoft, AOL, AT & T, American Express s'y collent : le CPO rejoint le directeur technique (Chief Technological Officer, CTO) ou le directeur financier (Chief Financial Officer, CFO) dans le cercle des cadres ayant l'oreille du patron. Bref, très haut dans l'organigramme des entreprises, afin d'être en position de «défendre les utilisateurs contre ce que la société est tentée de faire avec leurs données personnelles», selon Stéphane Marcovitch, CPO depuis mai 2000 de la société Ukibi, spécialisée dans les carnets d'adresses sur le Web.

Effet de mode. Rien de surpr