Heureusement que Jean-Pierre Chevènement était là. Sans lui au premier rang, la marche «contre le néolibéralisme et pour la vie», qui lançait jeudi soir la dynamique populaire du Forum social mondial, aurait fichtrement ressemblé à un défilé de la section local du parti de travailleurs et de compañeros d'extrême gauche. Le cortège brouillon, parsemé de drapeaux rouges, s'est étiré jeudi dans les avenues de la ville à l'heure de la sortie des bureaux, sans émouvoir les badauds. Pour chauffer la marche, les participants au forum ont eu droit à l'ouverture officielle des travaux dans un hémicycle de l'université catholique, avec discours du gouverneur et salutations de quelques notables locaux. Bernard Cassen, directeur d'Attac, était le seul étranger convié à parler (brièvement). Tout un symbole. Car le «monde» réuni à Porto Alegre ressemble au lectorat du Monde diplomatique, dont Cassen est directeur: un peloton de Français, une escadrille d'Italiens et pas mal de Latino-Américains. Le «reste» de la planète est représenté par des électrons libres, venus pimenter les débats et renforcer l'addition des pays présents, un total de 122 nations, selon les organisateurs, qui accueillaient un public de 2 000 personnes, dont 80 % de Brésiliens. Vendredi, les débats ont commencé, les ONG ont repris les rênes de l'événement, dont le slogan, «Un autre monde est possible», ressemble curieusement à celui du festival Rock in Rio: «Pour un monde meilleur». Différence notoire, Chevènement n'é
Les Français en force
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publié le 27 janvier 2001 à 22h14
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