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Semences de tous les pays, cultivez-vous

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Des ONG proposent de les échanger librement pour assurer la biodiversité.
publié le 27 janvier 2001 à 22h14

Porto Alegre envoyé spécial

Les semences seront-elles un jour déclarées patrimoine de l'humanité? Au Forum social mondial de Porto Alegre, cette idée fait son chemin et reçoit l'adhésion d'un nombre croissant des mouvements sociaux et d'ONG. «Pour s'opposer à la logique des brevets déposés sur les plantes, nous devons pratiquer l'échange libre des semences», affirme Laercio Meirelles, agro nome de l'ONG brésilienne Ipê, spécialisée dans la protection de la biodiversité. «Je dois pouvoir prendre quelques graines d'un maïs que je trouve au Pérou, les planter au Brésil pour voir si elles sont productives, et inversement. C'est la même logique que celle des logiciels libres. En outre, les semen ces traduisent la culture des paysans. Elles évoluent en fonction de leurs techniques agricoles et du rythme des semailles. Une semence utilisée aujourd'hui sera différente dans cinquante ans. C'est donc un patrimoine vivant de l'humanité.»

Biodiversité. A la fin des années 80, 30 ONG brésiliennes ont constitué un réseau d'échan ges, le Projet de technologie alternative (PTA). Installée dans la cordillère Gaucha, au sud du Brésil, l'ONG Ipê a sauvé plusieurs variétés de semences comme celle du feisao (la graine de haricot, base de l'alimentation brésilienne) olho de cabraî (oeil de chèvre) dont il ne restait plus qu'une poignée de grai nes. Celles-ci ont été replantées, multipliées et, ensuite, distribuées à plusieurs associations de paysans de la région. «A l'université, j'ai appris qu'il