Davos, envoyée spéciale.
A les entendre, ce serait une sorte d'auberge espagnole, mais en Suisse. A Davos, disent les participants à ce 31e Forum économique mondial, on vient certes humer l'atmosphère économique et sentir les grandes tendances du moment, mais surtout pour faire du «networking», entendez du «relationnel» à grande échelle.
La phrase d'Helmut Maucher, patron de Nestlé, est connue par tous: «Quand je viens ici, je gagne deux ans de rendez-vous.» Ce qui vaut pour le millier de patrons vaut aussi pour les trenteÊchefs d'Etat et les quatre-vingts représentants de gouvernement, les douze représentants de syndicats et la trentaine d'ONG. Par exemple Yussuf Boutros-Ghali, ministre égyptien de l'Economie: «S'il fallait que j'aille voir un à un chacun des vingt ministres que j'ai rencontrés ici, je serais tout le temps en voyage.»
On réseaute. Deux secondes de discussion avec lui, avant qu'il ne se fasse happer par un expert économique. «Le meilleur de sa génération», dit-il en présentant Jeffrey Frankel (économiste à Harvard). Non sans avoir fait un discret hello à un con gressiste qui tapote plus loin sur l'une des dizaines de con soles numériques qui permettent aux participants de relever leurs messages électroniques internes. L'homme est le patron d'un groupe cimentier grec: «L'année dernière, j'avais un dossier un peu difficile à monter en Egypte. J'ai croisé Yussuf Boutros-Ghali à Davos. J'ai pu rapidement prendre les rendez-vous. ça a considérablement accéléré les c