Karim n'est plus journaliste depuis quatre ans. Il a lâché son travail pour être plus libre de voyager, lire, faire ce qu'il lui plaît. Il a aujourd'hui 35 ans.
«J'arrivais autour de 30 ans et j'angoissais. Je voyais ma carrière toute tracée et je me sentais piégé par le quotidien. J'avais l'impression que je n'en sortirais jamais, qu'il n'y aurait plus de hasard, plus de surprises, que je ne quitterais jamais les rails sur lesquels j'étais lancé. Ce qui m'importait était de me défaire d'un certain nombre de besoins matériels, que je considérais comme autant de liens m'enchaînant à l'accessoire. Je voulais davantage de liberté. En 1996, j'ai franchi le pas, j'ai tout arrêté.
La liberté. J'ai repris mes études et aujourd'hui, je fais une thèse d'histoire de l'art pour mon plaisir. Ce n'est pas un travail, je ne suis pas payé. J'ai choisi le thème, entre autres, par amour pour l'Italie ... J'ai envie de voyager. L'année dernière, j'ai passé sept mois en Chine. Cette année, j'aimerais partir vivre à Rome.
Ma vie ne se définit pas par le travail. Ce qui m'importe est d'être amoureux, heureux en amitié, de rencontrer des gens qui humainement m'apportent, de lire, de m'enrichir intellectuellement... C'est aussi pouvoir, au premier rayon de soleil, aller prendre un café en terrasse. Certains jours, au lieu de faire ma thèse, je peux lire un polar, bien installé au lit avec plein de coussins. J'aime aussi faire la grasse matinée, dormir beaucoup. C'est un choix de paresseux.
En arrêtant