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Libération

Le chômeur, c'est toujours l'autre

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publié le 29 janvier 2001 à 22h16

En 1998, les Pays-Bas se dotent d'une législation sévère qui doit inciter les entreprises à employer des salariés issus de «minorités ethniques» (1). Deux ans plus tard, à l'heure du premier bilan, il semble que la loi n'ait pas rempli ses objectifs et que les étrangers sont toujours plus touchés par le chômage que les Néerlandais. Aux Pays-Bas, alors que le chômage touche environ 6 % de la population, ce taux grimpe à plus de 16 % chez les étrangers. Et le taux d'activité des étrangers reste inférieur au taux moyen d'activité de la population néerlandaise. En France, la situation est sensiblement la même. Les étrangers connaissent un taux de chômage de plus de 20 % en 2000, contre 9,3 % pour l'ensemble de la population. Aux Pays-Bas, la loi de 1998, qui devait lutter contre cet état de fait, est donc un échec. Tous les ans, les entreprises devaient noter le nombre de salariés d'origine étrangère qu'elles comptent dans leurs effectifs et fournir ces chiffres aux autorités publiques. Seules 60 % d'entre elles et 55 % des administrations ont rempli cette obligation. La loi demandait aussi aux employeurs de détailler les moyens mis en oeuvre pour remplir les obligations d'emploi des étrangers. Silence radio là aussi. Beaucoup d'entreprises expliquent que le texte est une aberration et prend le problème de l'emploi par le mauvais bout, en imposant des obligations. Le chômage des étrangers serait avant tout un problème «d'offre et de demande.» Les salariés venant de minorités eth