Pascal Kobeh était trader dans une grande société de courtage, 100 000 F par mois à 28 ans, une vraie success story de la place financière de Paris. Jusqu'au jour où...
«Le principal actionnaire a voulu nous vendre la société. Tous les opérateurs étaient contre, l'ambiance a commencé à se dégrader. Au fil des semaines, c'était en 1992, je me suis rendu compte que mon travail tournait en rond : acheter des produits financiers, les revendre, les racheter... Je n'avais que 10 % de fixe sur mon salaire, tout le reste dépendait de ma production. Douze heures par jour non-stop, l'oeil rivé aux écrans, à prévenir son collègue dès que l'on va pisser, à rentrer de déjeuner en courant au moindre coup d'Etat. C'était devenu trop stressant, il n'y a pas que le fric dans la vie. Les gars s'achetaient des Porsche au bout d'un an, il y avait un côté un peu putassier.
Au bout de six ans à faire le même boulot, je n'y croyais plus. J'ai décidé de démissionner. Et de partir aux Maldives pour me consacrer à ma passion : la plongée. Là-bas, on m'a proposé de devenir moniteur. Toute la journée en maillot de bains sur un bateau, le rêve... J'ai vécu sur mes économies pendant cinq ans, et parallèlement, je me suis mis à la photo sous-marine. J'ai même fait un bouquin sur les animaux marins, mais c'est vraiment dur de vivre de la photo. Aujourd'hui, je pourrais être à la direction financière d'une grosse boîte. Mais je ne regrette pas d'être parti. Ce n'était pas une fuite, juste une envie de voyager