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Libération

L'«emploi à vie», version américaine

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Cet accord permet au patronat de restructurer l'industrie automobile.
publié le 30 janvier 2001 à 22h18

Washington de notre correspondant

Aux Etats-Unis, où le chômage n'est que de 4 %, l'époque est loin où les syndicats se battaient «pour l'emploi». Seul l'UAW, le grand syndicat de l'automobile (400 000 membres), avait semblé, il y a un peu plus d'un an, faire exception. Chez Chrysler, en septembre 1999, il avait réussi à obtenir non seulement des augmentations salariales confortables, mais aussi «l'emploi à vie». Cette avancée sociale (Libé ration du 10 septembre 1999), était un beau trompe-l'oeil: en échange de cet «emploi à vie» très médiatisé, le patronat avait obtenu d'avoir les mains libres pour conduire la restructuration des effectifs.

Dégradation du marché automobile. L'UAW s'était en effet engagé à assurer aux dirigeants de Chrysler la paix sociale pendant quatre ans. Pas une mauvaise affaire donc, pour la direction. L'accord de septembre 1999 reconduisait, en outre, la possibilité de réduire les effectifs par le non-remplacement de la moitié des ouvriers partant à la retraite. A l'époque, la nécessité de poursuivre hardiment la recherche de productivité apparaissait déjà évidente. Avec la dégradation du marché automobile américain, elle est devenue, selon la maison mère DaimlerChrysler, une «question de survie». En novembre, c'est un spécialiste des plans de redressement, Dieter Zetsche, qui a été nommé à la tête de la filiale américaine du groupe allemand.

Départs naturels et préretraites. Quant à «l'emploi à vie», tout le monde l'a oublié. Il n'était pour les employ