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Libération

L'improvisation permanente

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Entre happenings et revendications, le sommet discute de son avenir.
publié le 30 janvier 2001 à 22h18

Porto Alegre envoyé spécial

C'est un forum prospectif, intitulé «construire des villes durables». On y parle de «réformes urbaines», de luttes contre «l'exclusion sociale» ou de refus de «police municipale». L'ex-maire de Mexico, Cuauhtemoc Cardenas, raconte comment une mégapole de 12 millions d'âmes «se démocratise», via l'autonomie laissée «à 1 200 associations». Une sociologue de São Paulo définit les priorités d'un nouveau «contrat de ville» où l'information serait plus «accessible», la justice «délocalisée». Soudain, une centaine de manifestants, tee-shirts barrés d'un «SOS service public» fait irruption dans la salle. Un communiqué est lu. Dehors, au cri de «légalisez l'avortement, non au fondamentalisme!», une cinquantaine de femmes, traversent le hall, sous les applaudissements.

La démocratie participative version Forum social mondial oscille entre happening bon enfant et irruption revendicative. Pourtant, Porto Alegre navigue entre les écueils de l'improvisation permanente. Le comité organisateur, après la critique de certains mouvements sociaux, qui regrettaient leur marginalisation (Libération d'hier) a voulu «ouvrir davantage le débat». Des ateliers ont été rajoutéspour permettre «l'expression à géométrie variable», justifie un co-organisateur.

«Rêve éveillé». La nuit dernière, les huit coordinateurs du Forum devaient trancher une question clé: la pérennisation. La division est réelle entre ceux qui veulent «institutionnaliser» un Forum social mondial à Porto Alegre