François Roussely, le PDG d'EDF, rêve-t-il tout haut? Hier, interrogé par le Financial Times lors de son séjour à Davos, le patron des électriciens français a avoué envisager tout à fait sérieusement la mise en Bourse de son entreprise, le fleuron du service public à la française. C'est qu'EDF a besoin d'argent: le contrat de groupe 2001-2003, qu'il a négocié avec le gouvernement, fixe à 190 milliards d'euros (125 milliards de francs) le besoin de financement destiné à permettre à l'opérateur public français de partir à la conquête des marchés extérieurs. Une somme pas si simple à trouver. La rentabilité d'EDF est assez faible. Le gouvernement a d'ailleurs accepté qu'une pause soit observée dans la baisse du prix du courant pour les usagers. Il y a bien les expédients comme la «titrisation» (revente à un tiers avec une décote) des dettes ou celle du patrimoine immobilier déjà pratiqués par EDF. Mais Roussely le répète depuis plusieurs mois, il faudra bien en passer par les marchés financiers.
EDF étudie toutes sortes de solutions: l'émission de titres participatifs (actions sans droits de vote), obligations convertibles, ouverture du capital des filiales étrangères (London Electricity, EnBW ou la filiale brésilienne...) ou encore d'EDF International, qui regroupe les participations à l'étranger. «Je pense que l'une de ces solutions, y compris l'entrée en Bourse d'EDF, n'est pas si lointaine», a déclaré François Roussely au Financial Times. Le patron d'EDF lève là un tabou. Ju