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«Désormais, il n'y a plus une seule vision du monde»

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A Porto Alegre, le mouvement «alternatif» a marqué des points.
publié le 31 janvier 2001 à 22h19
(mis à jour le 31 janvier 2001 à 22h19)

Porto Alegre, envoyés spéciaux.

Patchwork et convergences. Fêtes et réflexion. Perspectives et contestation. Pour son premier sommet hors contre-sommet, le mouvement pour une autre mondialisation a réussi son pari: consolider le «réveil citoyen». «Un bébé est né, on lui a coupé son cordon ombilical avec l'ordre dominant», résume l'Italien Riccardo Petrella. «Il crie, mais bientôt, il apprendra à parler.» Ce sera peut-être à Porto Alegre qui rempile l'an prochain, aux mêmes dates que Davos. Avant qu'en 2003, le forum «alternatif» change de lieu.

Les conclusions. Comme prévu, il n'y aura aucune charte finale commune. «Le document final, c'est l'échange d'expérience, les réseaux constitués, les témoignages», résume Candido Grzibovski, un des coorganisateurs. «Comment mettre d'accord en quatre jours 4 000 délégués sur un texte commun?», s'interroge David Gazouki, venu du Burundi. Ce que peut le G7, Porto Alegre ne le pouvait pas. Ne le voulait d'ailleurs pas. Peur d'apparaître monolithique quand on se veut «pluraliste». Peur d'opposer une pensée unique à une autre pensée unique. Peur, surtout, que cela ne soit prématuré. «L'an prochain, on sera plus prospectif», promet Bernard Cassen, président d'Attac. Le mouvement a marqué des points, mais sa popularité risque de s'étioler s'il ne lance pas vite des projets concrets, qui vont bien au-delà de la taxe Tobin, de l'annulation de la dette, ou de la réforme des paradis fiscaux... «Porto Alegre était d'abord une antith