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Enquête

Fissures dans l'agricole

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La toute-puissante «fédé» et son président, Luc Guyau, redoutent un vote-sanction. Enquête dans un syndicat dont l'unité s'est lézardée.
publié le 31 janvier 2001 à 22h20
(mis à jour le 31 janvier 2001 à 22h20)

Est-ce la fin de sa domination sans partage sur le monde agricole? Cet âge d'or, qui dure depuis l'après-guerre, quand les pouvoirs publics avaient confié au tout nouveau syndicat d'inspiration démocrate-chrétienne la tâche de parler d'une seule voix pour tous les paysans et de nourrir les Français à bon marché en produisant intensivement? La FNSEA, qui sent la grogne monter des campagnes, est au bord de la crise de nerfs. Les élections aujourd'hui aux chambres d'agriculture, qui permettront ce soir à chaque syndicat paysan de compter ses troupes, ne ressemblent pas aux scrutins précédents. La crise de la vache folle est passée par là et, avec elle, la mise en cause d'une logique exclusivement productiviste. La «fédé» et son patron, Luc Guyau, redoutent un vote-sanction qui viendrait lézarder leur toute-puissance.

Machine puissante

«C'était LE syndicat, raconte Jean-Pierre Thiel, paysan aujourd'hui passé à la rivale Confédération paysanne. Une machine puissante qui quadrillait tous les secteurs, de la viande au lait en passant par les fruits et légumes. Au moindre problème, on trouvait toujours un spécialiste. Dans les campagnes, ça ne viendrait à l'idée de personne de ne pas se syndiquer là. C'est comme pour la banque. Celle du paysan, c'est le Crédit agricole, personne n'aurait l'idée d'aller demander des sous ailleurs. Le poids des habitudes est très fort.» Régler un problème avec les cotisations versées à la mutualité sociale agricole? C'est simple comme un coup de fil au responsable dépar