Menu
Libération
Interview

«Jamais une récession n'a semble si proche»

Article réservé aux abonnés
publié le 3 février 2001 à 22h34

New York, de notre correspondant.

William T. Dickens est professeur d'économie, spécialiste du droit du travail, au Brookings Institute de Washington. Pour Libération, il évalue l'impact auprès des travailleurs américains des récentes vagues de licenciements et du ralentissement économique.

L'Amérique semble être passée du plein emploi aux licenciements en série. Au vu de la protection sociale aux Etats Unis, est-ce à dire que de nombreux foyers vont se trouver sans ressources?

Les temps sont durs mais ceux qui perdent leur travail ne sont pas totalement démunis. D'une part, quelqu'un qui a travaillé plus de quelques mois dans une entreprise aux Etats-Unis peut bénéficier d'une allocation chômage (employment insurance), dont le montant est déterminé selon les états. En moyenne, la moitié du salaire sur une période maximum de six mois. D'autre part, tout ouvrier licencié qui a une famille profite également d'un programme d'aide pour l'achat de nourriture, notamment pour les plus bas salaires. Dans le cas du secteur automobile, à Chrysler ou ailleurs, les ouvriers peuvent bénéficier d'allocations spécifiques négociées par les syndicats.

Qu'en est-il de la nouvelle économie. L'économie de l'Internet est-elle plus touchée que les autres?

Il y a clairement un ralentissement d'activité pour les compagnies liées à l'Internet. Seules subsisteront les start-up qui reposent sur un véritable modèle commercial. Mais l'Internet ne va pas disparaître, loin de là. C'est un secteur qui devrait c