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Libération

L'Europe craint la contagion américaine

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Fabius a annoncé une croissance plus faible que prévu.
publié le 3 février 2001 à 22h34

Jusqu'ici, tout allait bien. La confiance des experts européens était intacte. Certains faiseurs de prévisions allaient même jusqu'à affirmer que les malheurs économiques des Etats-Unis étaient une bonne nouvelle, l'occasion ou jamais pour le Vieux Continent de s'émanciper de la tutelle de l'Oncle Sam... Et d'un coup, la belle confiance s'effrite. Le doute s'installe.

Comme DSK. Tout a commen cé jeudi, lorsque le ministre de l'Economie, Laurent Fabius, a reconnu que la croissance dans l'Hexagone serait probablement un peu moins forte qu'il ne l'espérait cette année en raison du brutal coup de frein de l'économie américaine. Reprenant à son compte une expression utilisée en 1999 par Dominique Strauss-Kahn, son prédécesseur à Bercy, Laurent Fabius a parlé de «trou d'air» pour caractériser l'actuelle conjoncture économique fran çaise. «On aura probablement une petite diminution par rapport à nos prévisions de croissance», a-t-il déclaré. «On devrait tourner autour de 3 %, peut-être 2,9 % ou 2,8 %.»

Pour mémoire, le gouvernement avait annoncé en septembre une croissance se situant entre 3 % et 3,6 % cette année, le budget de l'Etat étant fondé sur le milieu de la fourchette (3,3%).

Pas de quoi, pour autant, verser dans le catastrophisme, a insisté Laurent Fabius. «C'est vrai, ce qui se passe aux Etats-Unis est impressionnant, puis que nous avions l'an dernier une croissance de 5 %, et aujour d'hui c'est à peu près 0... Mais l'Europe résistera mieux, et si en France, il y aura une c