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Libération

New deal électrique en Californie

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Les pouvoirs publics reprennent en main la politique de l'énergie.
publié le 3 février 2001 à 22h34

Los Angeles, correspondance.

Fini les lumières du centre- ville, les gratte-ciel brillants avec ostentation, les vitrines éclairées des magasins: à partir du 15 mars, la nuit, en Californie, sera noire. Cela fait partie du plan du gouverneur démocrate Gray Davis, adopté jeudi ­ avec beaucoup de mal ­ par l'Assemblée de Californie.

Au dix-septième jour d'alerte au black-out, et à cinq jours de l'expiration de l'ordre fédéral qui force les producteurs à livrer les fournisseurs d'électricité qui ne les paient plus (Pacific Gas & Electric et Southern California Edison), les législateurs n'avaient d'autre choix que d'adopter le plan du gouverneur. Celui-ci prévoit que l'Etat va se charger d'ap provisionner en énergie les habitants de la région la plus riche d'Amérique.

Pour dix ans. Après avoir voté, en 1996, pour privatiser le marché de l'électricité et du gaz, espérant faire baisser les prix, les Californiens vont payer cher cette croyance libérale selon laquelle le privé est plus efficace que le public. Comme en temps de guerre, l'Etat émettra pour 10 mil liards de dollars de bons (à placer dans le public, en principe sur dix ans) pour acheter «à un bon prix» l'électricité, la distribuer directement (pour un tiers) ou la revendre aux fournisseurs endettés (PG & E et Edison) qui pourront donc continuer d'alimenter leurs 25 millions d'abonnés sans que la facture soit «trop» lourde. L'Etat devra dorénavant négocier, acheter, distribuer, gérer, planifier les sources d'énergie de Cali