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Libération

« 4 heures par jour, et je suis KO »

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Chez McDo à Paris, le problème reste de fidéliser les salariés.
publié le 5 février 2001 à 22h37

Musique mièvre, lumières blafardes, cuisine fraîchement nettoyée et... cette odeur caractéristique du hamburger en préparation. Pas de doute, nous sommes dans l'un des 70 McDonald's parisiens. Il est bientôt midi, le rush approche. La directrice, flanquée de ses trois managers, descend en cuisine superviser les préparatifs; le déjeuner représente plus de 50 % du chiffre d'affaires quotidien. Un salarié, qu'on appelle ici «équipier», arrive avec quarante minutes de retard. «C'est pas de ma faute, la ligne 7 est en grève!», dit-il essoufflé. Un manager l'envoie se changer et lui glisse: «Bon, ça va, t'es venu en courant...» Le ton est mi-sérieux, mi-rigolard. Sérieux, parce qu'Eudrice a failli manquer le rush. Rigolard, parce qu'il est quand même venu. L'absentéisme est devenu le problème numéro 1 chez McDo. «On a même des gens qui disparaissent sans prévenir du jour au lendemain», confie Sylvie, 34 ans, responsable de ce restaurant depuis son ouverture, il y a quatre mois.

Instabilité. Par un escalier qui descend derrière les cuisines, Eudrice arrive dans la salle de repos des équipiers. Propre et confortable, elle est munie d'une petite chaîne hi-fi. Et d'un panneau d'informations sur lequel on peut lire: «Christophe, qui n'avait pas repris le travail après son arrêt maladie, a décidé de démissionner de son poste d'assistant de direction.» Et un manager de moins. Il n'était pourtant pas mal payé, 11 000 francs brut par mois et travaillait quatre jours par semaine. Mais, appar