Les entreprises de l'Internet affirment généralement leur souci de bichonner leurs salariés pour les conserver. Amazon entendait soigner ses licenciés pour ne pas trop ternir son image. Mais les maladresses du numéro 1 mondial du commerce électronique finirent par produire l'effet inverse de celui qui était escompté.
«Jargon juridique». La semaine passée, l'entreprise annonce le départ de 1 300 personnes, soit 15 % des effectifs. Les licenciements sont assortis de compensations financières. Objectif affiché: «Etre équitable et aider les gens.» «Proposer des indemnités comme nous le faisons est une pratique rare aux Etats-Unis», observe Denis Terrien, le patron de la filiale française. Seulement, pour recevoir l'intégralité des indemnités, la firme demande aux salariés de signer une clause de «non-dénigrement» par laquelle ils s'engagent à ne pas «faire de commentaire désobligeant au sujet de l'entreprise, sous toute forme, aussi bien écrite, électronique ou orale, à la presse, à n'importe quel individu ou entité».
De telles dispositions s'appliquent traditionnellement aux cadres dirigeants. Sous la pression de la Washington Alliance of Technology Workers (WashTech), mouvement visant à développer l'action syndicale dans les entreprises du secteur, Amazon finit par y renoncer, jeudi, pour ses employés de base. Mais, vendredi, WashTech conseille toujours aux salariés de ne pas signer l'accord: «Il y a 17 pages de jargon juridique qui ont de sérieuses implications sur les droits d