Madrid de notre correspondant
Le géant électrique espagnol tant annoncé va-t-il ou non voir le jour? Le suspense reste entier, depuis que le gouvernement a rendu, vendredi soir, un verdict ambigu, où on ne sait s'il a voulu davantage favoriser les intérêts d'une mégafusion ou renforcer les règles de la concurrence. Ce soir, les patrons d'Endesa et Iberdrola, les deux leaders du marché électrique espagnol, devraient se prononcer de façon définitive.
Camouflet. Le gouvernement Aznar impose des conditions restrictives qui ne sont pas du goût des deux groupes. A l'automne, lorsque Endesa et Iberdrola, qui contrôlent à eux deux 80 % du marché national, annoncent leur fusion, l'affaire fait grand bruit. Cette opération, la plus ambitieuse jamais réalisée en Espagne, écraserait la concurrence et donnerait naissance au quatrième groupe mondial par sa capitalisation boursière.
Sous la pression de Bruxelles et soucieux de préserver la concurrence, Madrid vient d'infliger un camouflet à la volonté de puissance des deux leaders. Le gouvernement limite la production de la potentielle fusion à 42 %, la distribution à 48 % et la commercialisation à 40 %, ce qui revient à perdre environ 8 millions de clients (sur un total de 18 millions).
Des exigences certes plus souples que ce que recommandaient de récents rapports officiels, mais considérés comme «draconiennes» par Martin Villa et Oriol, les deux patrons concernés. Pour eux, la déconvenue ne s'arrête pas là: Endesa et Iberdrola ont jusqu'à m