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Libération

Le fast-food crée l'union

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Syndicats étudiants et salariés lancent un mouvement contre la précarité.
publié le 5 février 2001 à 22h37

«Historique.» Le mot est revenu à plusieurs reprises au cours de la réunion qui s'est tenue mardi dernier à la Sorbonne. La liste des organisations présentes est en elle-même exceptionnelle: Unef et Unef-ID côte à côte, la CGT et la CFTC McDonald's, la CGT Pizza Hut, un délégué syndical d'EuroDisney, le mouvement de chômeurs AC!, et les anti-mondialisation d'Attac. Avec pour seul mot d'ordre: «Etudiants et salariés contre la précarité!» La longue grève qui s'est déroulée au McDo Saint-Germain à Noël a marqué les esprits. Et pourrait amorcer un tournant dans l'histoire du syndicalisme étudiant.

La dernière fois qu'on a vu des salariés dialoguer avec des étudiants, c'était lors des grandes grèves de 1995. Jean-Claude Rilcy, délégué CGT chez McDo, est venu cette fois raconter son combat contre le leader mondial des hamburgers. La petite salle, remplie d'une cinquantaine d'étudiants, écoute son récit, prend des notes, suggère des revendications. «Nous sommes évidemment solidaires, dit le représentant de l'Unef-ID, principal syndicat étudiant. Quand on pense que 800 000 étudiants, c'est-à-dire un sur trois, sont obligés d'accepter ces jobs pour financer leurs études... Nous voulons inscrire notre action dans le mouvement social.» L'Unef, éternelle rivale, est pour une fois sur la même longueur d'onde: «Faire vingt heures par semaine chez McDo et faire vingt heures de cours à côté, c'est une honte!» La déléguée d'AC! plaide pour un «revenu d'existence», sorte de RMI ouvert aux moin