L'affaire est prise très au sérieux par la direction de Carrefour, en France. Geni Ribeiro Barbosa a-t-elle failli être brûlée vive sous un tas de pneus pour avoir tenté de voler de la crème solaire dans un hypermarché du groupe français à Rio (Libération du 2 février)? Cette scène horrible aurait eu lieu le 27 janvier, dans la banlieue de Jacarepagua. Et la version de Geni est tellement détaillée, preuves à l'appui, qu'elle a convaincu la police locale, la police fédérale, la Commission des droits de l'homme du Parlement et la presse brésilienne, qui a publié des dizaines d'articles sur cette affaire, ainsi que quelques éditoriaux virulents contre le distributeur français. Au point qu'il est obligé de monter au créneau discrètement pour éviter de se retrouver empêtré dans un scandale retentissant, et alors que la Fédération internationale des droits de l'homme (FIDH) exige des explications convaincantes: «Nous sommes en train d'enquêter en collaboration avec la police brésilienne. Quand les coupables seront trouvés, ils seront virés et sévèrement punis», affirme l'entourage de Daniel Bernard, le PDG de Carrefour.
Vidéo tronquée. L'histoire de Geni est effrayante. Avec sa copine Andreia, elle est surprise par la caméra de surveillance du magasin du quartier de Jacarepagua au moment où elle enfile huit flacons de crème solaire dans son sac. Sans emploi, mère de trois enfants, elle espérait revendre son petit butin sur les plages, à 10 reals pièce (6,1 euros). La vidéo montre e