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Libération

Sairgroup, comme un avion sans Ailes

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Démissions au sommet, expansion ratée et comptes déficitaires.
publié le 6 février 2001 à 22h38

Y a-t-il des pilotes dans les avions de SAirGroup? Deux des grands dirigeants de l'ensemble helvétique, dont Swissair est le vaisseau amiral, viennent de quitter le groupe aérien en pleine débandade financière. Après le départ de son grand patron, Philippe Bruggisser, littéralement «viré» en conseil d'administration le 23 janvier dernier, c'était hier au tour de Paul Reutlinger, le vice-président de SAirGroup, de tirer sa révérence. Le patron des trois filiales françaises AOM-Air Liberté-Air Littoral vient de démissionner sans donner la moindre raison à son départ. Cette hémorragie au plus haut niveau confirme ­ si cela était nécessaire ­ la très mauvaise situation économique et financière de SAirGroup. Après des mois de rumeurs, on finit par apprendre que la politique d'expansion tous azimuts de Bruggisser aurait coûté 3,2 milliards d'euros au groupe. Quant au pôle français, ses pertes dépasseraient 1,5 milliard de francs en 2000 (230 millions d'euros).

A Zurich, au siège de la société, Erwin Schärer, le porte-parole de SAirGroup, reconnaît le flottement actuel. Mais, selon lui, «il est encore trop tôt pour dévoiler une nouvelle stratégie». Les échéances ne vont pourtant pas tarder.

Une fusion en péril. D'abord, parce que le pôle français va mal et qu'il va falloir lui trouver rapidement un nouveau patron et définir ses objectifs. Censées voler à la fin du mois sous pavillon unique, les trois compagnies pourraient être victimes d'un coup de balai. A peine entrées dans le giro