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Libération

EDF enfin branchée outre-Rhin

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Contre d'importantes concessions, Bruxelles l'autorise à prendre 34% d'EnBW.
publié le 8 février 2001 à 22h42

L'électricien français pourra se développer en Allemagne. Après des négociations de plus de quatre mois, la Commission européenne a autorisé hier l'entrée d'EDF dans le capital du groupe Energie Baden-Würtemberg (EnBW). EDF prend ainsi possession de 34 % du quatrième groupe électrique allemand.

Pour obtenir cette autorisation, l'entreprise française a dû faire d'importantes concessions. «L'opération, telle qu'initialement notifiée, aurait mené au renforcement de la position dominante d'EDF sur le marché français», indique-t-on à la Commission. Malgré une libéralisation timide ­ seuls les clients industriels peuvent choisir un autre électricien ­, EDF contrôle près de 90 % de la production d'électricité en France. Elle a donc promis de mettre sur le marché hexagonal une capacité de production de 6000 mégawatts. Les concurrents d'EDF pourront ainsi lui acheter aux enchères de l'électricité, qu'ils revendront ensuite à des gros clients industriels... pour lui faire concurrence. Une situation ubuesque à laquelle Bruxelles mettra fin dans cinq ans, à condition que le groupe français ne domine plus outrageusement son marché.

L'électricien s'est aussi engagé à couper une partie de ses liens avec la Compagnie nationale du Rhône (CNR), dont il détient 17 % du capital. Il devrait renoncer à exercer ses droits de vote. Mais il continuera à exploiter les centrales installées le long du Rhône, produisant plus de 3 % de l'électricité en France. Enfin, EnBW devra céder sa participation dans