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Libération

France Télécom forcé à revoir ses règles de cohabitation

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Il devra louer moins cher ses lignes à la concurrence.
publié le 9 février 2001 à 22h44

Cela chauffe sur la boucle locale, le dernier tronçon du réseau France Télécom, celui qui relie le central au téléphone fixe de l'abonné. Les concurrents de l'opérateur public peuvent, moyennant finance, squatter les centraux, installer leurs propres matériels, et proposer in fine du téléphone local et de l'Internet à haut débit aux abonnés de France Télécom. En théorie, tout au moins. Parce que la pratique est nettement plus laborieuse et les tarifs de «location» des lignes prohibitifs.

Moyenne européenne. Afin de créer le déclic qui donne une réalité au «dégroupage», l'Autorité de réglementation des télécommunications (ART) vient donc d'obliger France Télécom à revoir les règles de cohabitation dans ses centraux et notamment ses tarifs. L'opérateur historique avait proposé un prix de gros de location de la ligne d'un abonné à 17 euros (112 F). Un prix jugé totalement excessif par la concurrence. L'opérateur Colt laissait même entendre il y a quelques jours que, au-dessus de 100 francs, il envisageait purement et simplement de se retirer du jeu.

L'ART a tranché hier: ce sera 95 F maximum pour une offre complète (l'Internet plus téléphone), et 40 F (au lieu de 60 F) pour le service Internet tout seul. Soit des chiffres «proches de la moyenne européenne, un peu en dessous de l'Allemagne et plus cher que l'Angleterre», a justifié hier Jean-Michel Hubert, président de l'ART. Ce chiffre a fait bondir hier, Frank Esser, le directeur général de Cegetel: «Nous sommes fortement déçus.