Après des mois d'une campagne acharnée pour sauver l'entreprise, les salariés de Job n'ont plus qu'un faible espoir de continuer à fabriquer du «papier couché classique». Mercredi, le tribunal de commerce de la ville a prononcé la mise en liquidation judiciaire du fabricant de papier toulousain, avec une autorisation de poursuite exceptionnelle de l'activité pendant un mois. Aux rouleurs de cigarettes et autres utilisateurs de papiers de luxe, il ne restera bientôt plus que deux marques sur le marché: OCB (la pub à la langue pointue, appartenant au groupe Bolloré) et Rizla +.
A moins que le comité d'entreprise de l'usine ne parvienne à trouver un repreneur dans le mois qui vient, l'établissement fermera définitivement ses portes. Mettant ainsi sur le carreau 168 salariés.
En redressement judiciaire depuis le mois de juillet, les syndicats avaient, dans un premier temps, obtenu de l'unique actionnaire de Job depuis 1995, le groupe allemand Scheufelen (qui succédait à Vincent Bolloré), le maintien de l'activité jusqu'au 5 avril 2001. Mais les allemands ont cessé de payer les factures le 15 janvier dernier et, depuis deux semaines, les machines ne tournent plus. «La pâte à papier est trop chère», a expliqué la direction de Scheufelen. Les représentants syndicaux accusent le groupe germanique d'avoir «pillé les marques et le savoir-faire de Job avant de programmer la mort de l'entreprise». «Toutes les études le disent, Job est viable», affirme le secrétaire CGT du comité d'entrepr