Berlin, de notre correspondante.
«Plus de classe, moins de masse», «le scandale de l'ESB marque la fin de la politique agricole à l'ancienne façon»: en quelques formules chocs, la nouvelle ministre allemande de l'Agriculture, la Verte Renate Künast, a esquissé hier ce qu'elle entend par un grand «tournant» de la politique agricole allemande. Un mois tout juste après sa nomination au ministère, renommé pour l'occasion «de la Protection des consommateurs, de l'Alimentation et de l'Agriculture», Renate Künast a révélé dans une déclaration devant le Bundestag, le Parlement allemand, les grandes lignes de sa politique destinée à «rendre l'appétit aux consommateurs», affolés par la crise de la vache folle. Déclarée «libre d'ESB» jusqu'au 24 novembre, l'Allemagne en était hier à son 28e cas de vache malade.
Produits régionaux. D'ici 2010, la part des fermes biologiques, soumises à des critères très stricts de respect de la nature, devra s'élever à 20 % du total des exploitations agricoles, contre 2,6 % aujourd'hui (et 0,4 % en France). Les exploitations conventionnelles qui continueront à assurer l'essentiel de la production, seront aussi soumises à des «standards minimums» renforcés, garantissant un élevage plus conforme à la nature, la limitation des antibiotiques aux seuls animaux malades, ou la priorité à l'emploi de produits régionaux.
L'appareillage des aides aux éleveurs va devoir être reconsidéré, a poursuivi la ministre, pour ne plus verser de primes au cheptel ou à l'abattag