En fixant pour la première fois un calendrier précis pour une possible adhésion de Londres à l'euro, le Premier ministre britannique a pris de court l'opposition conservatrice et, semble-t-il, ses propres troupes. Mercredi, devant la Chambre des communes, Tony Blair avait en effet annoncé que son gouvernement examinerait une adhésion à la zone euro dans les deux ans suivant une éventuelle victoire aux prochaines élections, attendues pour le printemps prochain. La décision sur l'euro sera l'une des plus difficiles que le Premier ministre aura à prendre au cours de sa carrière politique, estimaient hier les analystes.
Hostilité populaire. Selon les plus récents sondages, environ 70 % de la population britannique serait, peu ou prou, hostile à l'abandon de la livre sterling au profit de l'euro. L'intervention de Tony Blair aux Communes a non seulement pris par surprise le chef de file des tories William Hague, mais aussi les membres du cabinet travailliste. «Les propos du Premier ministre, a affirmé William Hague, sonnent le glas de la livre sterling, mais les conservateurs se battront pas à pas.» Le président de l'Eurogroupe, le ministre belge des Finances Didier Reynders, considère comme «une bonne nouvelle» les déclarations de Tony Blair. Le Premier ministre britannique a reçu le soutien de nombre de chefs d'entreprise, qui se plaignent des dommages que la livre forte inflige aux entreprises.
Livre trop forte. Depuis l'appréciation de la devise anglaise, ce sont les constructe