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Libération

L'Asie, foyer de la grande pauvreté

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Les pays de la région, obsédés par la croissance, bradent le social.
publié le 12 février 2001 à 22h49

Manille, envoyé spécial.

La bombe sociale asiatique est loin d'être désamorcée. Quatre ans après la crise financière de 1997-1998, 900 millions de personnes continuent de vivre en Asie avec moins d'un dollar par jour. La Banque asiatique pour le développement (BAD) vient d'organiser un forum sur le sujet à son siège de Manille (Philippines). La Chine et l'Inde fournissent bien sûr les gros contingents. «L'Asie a renoué avec la croissance mais abrite toujours les deux tiers des pauvres du monde», assène Shoji Nishimoto, son directeur de la stratégie. La BAD, qui couvre une région allant de l'Asie centrale au Pacifique, croit pourtant une amélioration possible, surtout en Extrême-Orient. Selon ses experts, le redressement économique entrepris depuis le choc de 1997 permet d'y espérer ­ si l'amélioration se poursuit ­ une éradication de la pauvreté d'ici à 2015. A condition de procéder d'urgence à des réformes: «Le redressement de pays comme la Thaïlande, les Philippines, l'Indonésie ou la Malaisie ne s'accompagnera de progrès sociaux que s'il sert à renforcer la lutte contre la corruption et l'évasion fiscale, l'augmentation des budgets alloués à l'éducation, à la santé et à la protection sociale. Même en Corée du Sud, pays beaucoup plus développé, le f

La Banque, financée par les pays occidentaux et le Japon, a annoncé à Manille un virage bien tardif. Après avoir été le chantre du libéralisme à tout crin et