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Libération

Le cap vert de la PAC

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L'Europe veut privilégier une agriculture plus saine.
par Jean Quatremer, Bruxelles (UE), de notre correspondant.
publié le 12 février 2001 à 22h49
(mis à jour le 12 février 2001 à 22h49)

La Politique agricole commune, PAC de son petit nom, n'a pas bonne presse. La crise de la vache folle démontre jour après jour où peuvent mener le productivisme et la recherche du profit à tout prix. Si le coût humain ­ et animal ­ reste encore inconnu à ce jour, il en va de même, plus trivialement, du coût financier. Aujourd'hui, à Bruxelles, les ministres des Finances de l'Union européenne vont d'ailleurs voter une rallonge budgétaire de 971 millions d'euros pour aider les éleveurs qui se retrouvent avec leur viande, pas forcément contaminée, sur les bras.

Désormais, les caisses européennes sont vides: le plafond annuel maximal de dépenses agricoles (42,8 milliards d'euros) est atteint. Pour peu que la défiance des consommateurs à l'égard de la viande bovine perdure, voire s'amplifie, il faudra trouver de l'argent ailleurs, sans doute en taillant à la hache dans les autres aides financières destinées aux agriculteurs, ce qui va faire hurler dans les campagnes.

Sujet sensible. Mais, au-delà de la gestion immédiate de la crise ­ Franz Fischler, commissaire à l'Agriculture, va annoncer aujourd'hui de nouvelles mesures financières ­, la réflexion a commencé au sein de la Commission européenne sur une réforme en profondeur de la PAC. Les idées sont dans l'air, mais personne ne veut encore s'avancer à visage découvert tant le sujet est sensible. «Il faut "reverdir" la PAC», assène un responsable de l'agriculture au sein de l'exécutif communautaire, c'est-à-dire ro