Cannes, envoyé spécial.
Hier au Milia, salon annuel des professionnels du multimédia et du contenu interactif, chacun voulait donner un sens à la décision de la cour d'appel de San Francisco. La justice a ordonné au site de musique en ligne Napster de bloquer l'accès à la musique gratuite (Libération d'hier).
Les «pros» veulent encore espérer : «C'est un jugement très américain. On te dit d'arrêter de violer les droits des autres, mais on ne t'interdit pas de poursuivre ton business», explique Raffi, cadre dans une société de télévision interactive.
Dissuasion. Pour lui, l'utilisation de Napster ne l'a jamais empêché d'acheter des disques dans le commerce. «J'utilise simplement Napster comme une bibliothèque, une sorte de mégabase de données. C'est comme cela que j'ai découvert un remix par Massive Attack d'un titre des Négresses vertes, avant d'aller l'acheter», raconte-t-il. Un réalisateur de télévision canadienne peste contre l'industrie du disque. «Elle n'a jamais offert d'autres solutions économiques que celui du plein profit. Moi, au Québec, je paye mes disques 30 dollars (32 euros) depuis quinze ans, alors que le CD ne coûte rien dans sa fabrication. Il va falloir que les maisons de disques revoient leur modèle économique.» Et de pointer du doigt l'enquête diligentée récemment par les services de la commission européenne sur l'entente présumée entre industriels du disque et détaillants pour que le prix des CD reste élevé.
Refus de commentaires. Au stand de Vivendi Univers