Berlin de notre correspondante
La méthode Schröder semble encore une fois avoir été efficace. Après plusieurs semaines de cris, de gémissements et même de menaces de démission du ministre de l'Economie, le gouvernement allemand s'est mis d'accord sur un projet de réforme de la cogestion des entreprises, pilier du modèle social allemand.
Présenté hier de concert par le ministre du Travail Walter Riester et le ministre de l'Economie Werner Müller, qui s'étripaient il y a peu, le projet vise à «moderniser» la loi de 1972 sur la cogestion des entreprises, pour l'adapter aux structures plus mouvantes de l'économie d'aujourd'hui. Les conseils d'établissement (Betriebsräte) éligibles par les salariés de toute entreprise de plus de cinq salariés auront désormais non seulement un droit de codécision en matière de conditions et d'horaires de travail, mais aussi en matière de formation professionnelle et de défense de l'emploi, prévoit le projet. Ils seront aussi invités à s'occuper de la protection de l'environnement ou de la non-discrimination sexuelle et raciale dans l'entreprise.
Invitations. A partir de 200 salariés (et non plus 300 jusqu'ici), les entreprises seront obligées de libérer un salarié de son travail pour qu'il se consacre au Betriebsrat; dès 500 salariés, il faudra en libérer un deuxième... Toute une série de mesures devraient aussi encourager la formation d'un Betriebsrat dans les petites entreprises, où ils sont encore rares (actuellement, seules 4 % des entreprises de