L'Histoire et ses retours de bâton. La direction d'IBM France doit méditer en ce moment sur ce sujet pour candidat au bac. La filiale française de la multinationale la plus célèbre au monde avait jusqu'à présent échappé à la polémi que sur l'attitude du groupe pendant la Seconde Guerre mondiale. Dans son livre, IBM et l'Holocauste, (Libération du 13 février) Edwin Black effleure le sort de la filiale française, à l'époque la CEC, Compagnie électro-comptable. Mais le journaliste américain ne soupçonnait certainement pas que l'histoire de la CEC était encore un enjeu à l'intérieur même de IBM France, 61 ans après.
Mardi soir, à la lecture des journaux relatant l'affaire, Jean-Claude Arfelix, le secrétaire CFDT du comité d'entreprise de l'établissement de Montpellier, n'en revenait toujours pas: «Cela fait des années que nous baignons dans cette histoire, et puis tout d'un coup, elle fait un bruit d'enfer.» Car la CFDT elle aussi cherche à consulter les archives de l'entreprise. «La direction nous l'a toujours refusé. Probablement, elles sont en Amérique.»
Répression. On est pourtant loin de l'Holocauste lorsque, en 1993, la direction locale et les syndicalistes commencent à s'opposer sur le montant de la subvention versée au comité d'entreprise. «En 1993, nous avons gagné les élections au CE, explique Jean-Claude Arfelix. Contre le syndicat "autonome". Et la direction réduit la subvention à 3,8 % de la masse salariale de l'établissement, alors qu'auparavant elle dépassait 5 %.»