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Libération

Orange entraîne France Télécom vers la zone rouge

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Après sa filiale, l'opérateur chute à la Bourse de Paris.
publié le 15 février 2001 à 22h56

«Orange dispose de 70 milliards d'euros pour faire des acquisitions», déclarait, sur un ton tonitruant, et à huit jours de sa mise en Bourse, Hans Snook, le gourou-fondateur du brillantissime opérateur mobile british Orange acquis par France Télécom en mars. Aujourd'hui, pareille affirmation fait plutôt sourire. Après deux jours de cotations boursières, la belle Orange, pourtant bradée pour attirer le chaland-boursicoteur, continue de se déprécier. Elle a chuté de 6,17 % hier, après un premier recul de 1,05 % la veille, au premier jour de son introduction.

Cours surnaturel. Pour mieux comprendre la débandade du titre, il suffit de rapprocher deux chiffres. En mai 2000, la petite Orange britannique valait autour de 50 milliards d'euros. C'est en tout cas la valeur que France Télécom avait convenu de le payer (très exactement 40 milliards d'euros payés en cash et en actions France Télécom, plus 10 milliards d'euros de reprise de dettes). Et aujourd'hui, la grosse Orange ­ c'est-à-dire la petite Orange renforcée de toutes les activités mobiles de France Télécom ­ vaut, au cours de clôture du titre d'hier soir, 42,3 milliards d'euros. C'est comme si, par l'opération du Saint Esprit de la mise en Bourse, Itinéris, Ola, Mobicarte et tous les réseaux mobiles que France Télécom a développés en Europe valaient subitement zéro franc.

Jusqu'ou le titre va-t-il dégringoler? Les spécialistes de l'analyse boursière ont leur petite idée. Ou plutôt, ils ont fait leurs calculs. Et le résultat