Le téléphone portable ne s'entend pas seulement dans les restaurants. Il se voit dans les statistiques économiques et prend de court les comptables nationaux. L'Insee (Institut national de la statistique et des études économiques) vient en effet de se rendre compte qu'il avait très nettement sous-estimé le rôle de ces appareils dans la croissance économique en 1998 et en 1999. L'institut s'apprête à augmenter de 0,1 % la croissance de 1998 estimée jusque-là à 3,1 %. Et à ajouter 0,15 % aux 2,9 % de croissance pour 1999.
Retour en arrière. C'est ce qu'explique François Lequiller, chef du département comptabilité nationale de l'Insee: «Nous ne disposons pas encore d'un indice de prix du téléphone mobile.» La croissance, mesurée en volume, a été estimée à partir du chiffre d'affaires des opérateurs. L'Insee a appliqué l'indice du téléphone fixe, qui ne reflétait évidemment pas les baisses de prix des opérateurs de mobile entre 1998 et 1999. Du coup, la croissance du volume des appels a été nettement sous-évaluée. C'est en exploitant les résultats donnés par l'ART (Autorité de régulation des télécommunications, ndlr) sur les minutes consommées que l'Insee s'est rendu compte des écarts. «A partir de 2000, la disponibilité des statistiques de l'ART permettra d'éviter que ce phénomène se reproduise», note François Lequiller.
Les corrections dans les comptes nationaux sont habituelles. Ce n'est qu'en avril que l'Insee rendra les estimations de croissance définitives pour 1998, prenant