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Libération

Télécoms: l'UE menace Tokyo

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L'Europe exige un marché plus ouvert.
publié le 19 février 2001 à 23h00

Tokyo, de notre correspondant.

Le bras de fer a commencé entre l'Europe et le Japon pour une réforme du marché nippon des télécommunications. De passage à Tokyo, le commissaire européen au Commerce, Pascal Lamy, a averti que l'Union pourrait porter plainte contre l'Archipel devant l'OMC (Organisation mondiale du commerce), si celui-ci ne prend pas d'urgence les mesures adéquates pour accroître la concurrence et nommer une autorité indépendante de régulation.

Le marché nippon des télécoms est dominé par l'ex-monopole public NTT, aujourd'hui divisé en deux unités NTT-Est et NTT-Ouest. Elles disposent du réseau câblé et hertzien le plus étoffé, et facturent son utilisation à un coût excessif aux autres opérateurs. Pascal Lamy, qui a rencontré le ministre des Télécommunications, Toranosuke Katayama, a bien choisi son moment: le gouvernement doit, début mars, présenter un projet de réforme sur le sujet. Ce coup de gueule intervient moins d'un mois après l'annonce de l'arrivée prochaine sur le Vieux Continent de la norme d'Internet mobile Imode de la société japonaise NTT Docomo, alliée au néerlandais KPN. Tokyo se trouve prié de renvoyer l'ascenseur.

Les trois licences UMTS disponibles ont été attribuées par le gouvernement... aux trois principaux opérateurs nippons, sans appel d'offres. «Le marché des télécoms japonais doit être davantage ouvert à la concurrence et supervisé par une autorité de contrôle indépendante, conformément aux obligations de l'OMC», a assené Pascal Lamy. Si