On savait la situation des trois compagnies aérien nes françaises AOM, Air Liberté et Air Littoral délicate. Elle est catastrophique. Voilà en substance la teneur de la lettre que Marc Rochet, leur nouveau patron, le troisième en un an, a envoyée hier aux 7 000 salariés. A la fin de l'année 2000, les pertes cumulées des trois compagnies, gérées par le Suisse SAirgroup, étaient estimées à 800 millions de francs (122 millions d'euros). Au début de cette année, elles avaient déjà grimpé à 2 milliards. Marc Rochet les chiffre aujourd'hui au-delà de 2,5 milliards de francs (381 millions d'euros): chaque heure qui passe creusant le déficit de 300 000 francs (45 700 euros). Nommé le 14 février, en remplacement de Paul Reutlinger, Marc Rochet n'a plus pour mission de redresser ce qui devait être le second pôle aérien français, mais de «trouver un avenir à tous les personnels concernés». Il termine ainsi sa lettre: «La vérité m'oblige à vous dire qu'à ce jour j'ignore si cette entreprise, au travers de ces différentes composantes, peut être sauvée.» Réunis aujourd'hui en comité d'entreprise extraordinaire, les élus d'Air Liberté et AOM d'une part, et ceux d'Air Littoral d'autre part, apprécieront. En attendant la présentation d'un état des lieux, promis d'ici au 15 mars, les décisions prises par Paul Reutlinger, notamment la création d'un certificat de transport aérien commun aux trois compagnies, sont gelées. En revanche, les structures commerciales des trois transporteurs qui avaie
Le ciel français en chute libre
Article réservé aux abonnés
publié le 20 février 2001 à 23h03
Dans la même rubrique