Tokyo, de notre correspondant.
La restructuration de Daewoo Motors vire à la bataille rangée. Hier, à la périphérie de Séoul, des affrontements à coups de barres de fer ont à nouveau opposé les ouvriers grévistes de l'usine de Pupyong aux policiers anti-émeutes qui les avaient expulsés des bâtiments la veille. Un car de police a été brûlé et plusieurs blessés ont été évacués. Cette nouvelle éruption de violence est une preuve supplémentaire de l'impasse dans laquelle se trouve le second constructeur automobile sud-coréen, déclaré en faillite depuis novembre. Sa direction, nommée par les créanciers, a mis le feu aux poudres vendredi en confirmant le licenciement de 1 750 employés du site de Pupyong. Au total, les responsables de l'entreprise prévoient de supprimer 6 800 emplois sur les 20 000 que comptent la firme. Leur projet a été avalisé par le tribunal de commerce de Séoul. Ces suppressions qui touchent la main-d'oeuvre sont présentées par la direction comme «indispensables» pour permettre une reprise de Daewoo par General Motors et Fiat, seuls candidats encore en lice depuis le brusque retrait de Ford à l'automne dernier. L'annonce de ces licenciements a coïncidé avec l'inculpation pour détournement de fonds de plusieurs ex-cadres du défunt conglomérat.
Par principe. L'affaire de Pupyong dépasse toutefois le cadre de Daewoo Motors. Les syndicats dont une délégation a entrepris de retrouver en France la trace de Kim Woo Choong, l'ex-PDG de la maison mère Daewoo (Libératio