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Libération

Le PDG du Lyonnais entendu par la FED

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Jean Peyrelevade a été interrogé la semaine dernière par la banque centrale américaine.
publié le 22 février 2001 à 23h05

C'était le «deal de l'année» en 1991. Dix ans plus tard, le rachat de la compagnie d'assurances californienne Executive Life est devenu une affaire d'Etat, qui implique les gouvernements américain et français, les anciens et les nouveaux dirigeants du Crédit Lyonnais, ainsi que l'une des fortunes les plus importantes de la planète, François Pinault. La semaine dernière, Jean Peyrelevade, président du Crédit Lyonnais, a même été obligé de se rendre d'urgence à New York pour répondre pendant une journée et demie ­ mercredi et jeudi ­ aux questions de la Federal Reserve (banque centrale américaine). La Fed et la justice américaine enquêtent depuis deux ans sur ce rachat qu'ils soupçonnent d'être «frauduleux». A l'instigation du procureur Jeffrey Isaacs, la procédure pénale devrait aboutir à des mises en accusation d'ici au mois de mai (lire ci-contre). Cela explique le regain d'agitation autour de cette affaire.

Retour en arrière. Lorsque, en décembre 1991, Altus Finance, filiale du Crédit Lyonnais, et la Maaf, assureur français, obtiennent l'autorisation de reprendre Executive Life, toute la communauté financière applaudit l'audace des «Frenchies». Pour 3,5 milliards de dollars (16 milliards de francs à l'époque), Altus met la main sur le très juteux portefeuille de «junk bonds» (littéralement obligations pourries, des investissements très risqués mais à haut rendement) qui appartenait à Executive Life. La Maaf clame partout qu'elle veut con quérir le marché américain de l'assu