New York de notre correspondant
Depuis des années, Nike est au centre d'une vaste campagne dénonçant les conditions de travail des ouvriers dans ses usines à l'étranger. Hier, pour la première fois, l'équipementier a officiellement reconnu les abus qui lui sont reprochés.
«Trop complaisant». Dans un rapport rendu public mercredi à New York, l'Alliance globale des travailleurs et des communautés, une association à but non lucratif en partie financée par Nike, fait état de nombreux cas de harcèlement «verbal, physique et même sexuel» dans neuf des vingt-cinq usines du groupe en Indonésie. Un premier rapport, rendu l'an dernier, sur les usines de Thaïlande et du Viêt-nam avait été jugé «trop complaisant». Cette fois, en revanche, le constat est accablant: 4 004 ouvriers (6 % de la main-d'oeuvre des neuf usines soumises au rapport) ont affirmé aux enquêteurs qu'ils avaient observé leurs supérieurs s'en prendre verbalement aux employés sans raison; 13,7 % d'entre eux parlent de violences physiques, de coups portés à des femmes ou à des hommes dont le travail n'est pas jugé satisfaisant; plus de 15 % (des femmes en majorité) ont également assuré avoir été victimes d'attouchements sexuels ou de demandes de faveurs sexuelles venant de «membres de la direction».
Deux morts. Les ouvriers se plaignent aussi d'un accès très limité aux soins au travail, ce qui aurait entraîné la mort de deux salariés, non soignés pour des maladies graves. Dans un autre témoignage, un ouvrier dit aussi avoir