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Libération

Typhon sur paradis fiscaux en Océanie

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L'OCDE menace de rétorsion les micro-Etats «délinquants» du Pacifique.
publié le 24 février 2001 à 23h08

Tokyo, de notre correspondant.

Son Excellence Kinza Clodumar est un ministre furieux. En novembre, plusieurs articles parus dans la presse internationale ont accusé sa petite île de Nauru, située au large de l'Australie, d'héberger dans une seule boîte postale 400 comptes bancaires contrôlés par la mafia russe. Une accusation reprise, en des termes plus officiels, par les responsables de l'Organisation pour la coopération et le développement économique (OCDE), qui viennent de tenir à Tokyo une réunion sur la fiscalité avec une quinzaine de petits Etats du Pacifique-Sud.

L'OCDE, le club des pays riches basé à Paris, a publié en juin 2000 une liste de 33 Etats accusés d'abriter des «pratiques fiscales dommageables» pour la communauté internationale. En clair, une liste de 33 paradis fiscaux. Sept d'entre eux se trouvent dans le Pacifique: Nauru, Niue, les îles Cook, Tonga, Samoa, les îles Marshall et Vanuatu. Des Etats délinquants auxquels le Japon, la France, l'Australie et la Nouvelle-Zélande ont fait les gros yeux lors de la rencontre de Tokyo: «Les pays riches de l'OCDE nous ont passé un savon», confie un proche collaborateur du ministre de l'Economie de Nauru. «Ils nous ont dit que le compte à rebours était enclenché.»

L'objectif de l'OCDE est clair: obtenir que, d'ici à la publication de la prochaine liste de «pays non coopératifs» prévue en juillet, tous les petits Etats du Pacifique aient commencé à collaborer. Dans le cas contraire, des rétorsions auront lieu. Keiji Kond