Jean-Paul Vermès, vice-président du cabinet de recrutement TMP Worldwide, est l'auteur du rapport controversé de la chambre de commerce et d'industrie de Paris (1) qui propose de recourir à des travailleurs extracommunautaires pour remédier à la pénurie de main-d'oeuvre. Pour lui, c'est aux salariés de s'adapter aux besoins de l'entreprise, même s'il faut les faire venir de pays situés hors de l'Union européenne.
Comment expliquez-vous la polémique autour de votre rapport ?
Cette étude a le mérite de sortir des dogmes et des tabous. Simplement parce qu'elle reflète une réalité les difficultés de pourvoir immédiatement certains postes qualifiés qui se heurte à une autre réalité : il reste 2,2 millions de chômeurs en France. Je préférerais que ces chômeurs soient formés, mais cela prend du temps. D'où ma proposition de recourir à un nouveau flux migratoire pour «piéger» au sens chimique du terme l'emploi en France. Faire venir des informaticiens étrangers peut éviter des délocalisations. C'est comme sur les chantiers de Saint-Nazaire : sans soudeurs polonais, pas de bateau, et sans bateau, pas de travail pour les ouvriers locaux.
Vous préférez parler de «flux migratoire» et non d'immigration...
Il faut en effet préparer le retour au pays des extra-communautaires avant même de les faire venir. Car il n'est pas sain de dépouiller les pays émergents de leur main-d'oeuvre qualifiée. Je préfère donc parler d'«impatriation», un mouvement temporaire à vocation économique. Mais le