Berlin de notre correspondante
Diplômé d'informatique ou rétribué plus de 100 000 marks (50 000 euros) par an : tel doit être le profil du nouvel immigré en Allemagne. Depuis août, l'Allemagne a repris le recrutement de bras, ou plutôt de cerveaux étrangers, interrompu en 1973 du fait de la crise économique mondiale et de l'envolée du chômage. Vingt mille permis de travail, rebaptisés Green cards, ou cartes vertes, en référence au modèle américain, sont à saisir pour les génies des nouvelles technologies de l'information. En six mois, un peu plus de cinq mille de ces cartes vertes ont été accordées à des informaticiens originaires, par ordre, d'Inde, de Russie, de Biélorussie, des Pays baltes ou de Roumanie.
«Le chiffre est encore modeste, concède Dieter Wiefelspütz, député social-démocrate spécialiste de la question, mais la Green card a introduit une véritable révolution de pensée en Allemagne. Grâce à ce premier pas, l'immigration est de nouveau perçue comme quelque chose de positif.»
Pressé par le patronat, le chancelier Gerhard Schröder vient d'annoncer que la Green card pourrait être bientôt octroyée à des diplômés d'autres branches et que la limitation à cinq ans de la validité des premières cartes vertes pourrait être levée.
«En avançant prudemment, avec des instruments souples comme la carte verte, on réussit à augmenter progressivement la disponibilité de l'opinion publique allemande à accepter l'immigration», explique un conseiller à la chancellerie. Toutes les projec