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Libération

Les chantiers navals louchent vers l'Est

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Malgré la demande des patrons, peu d'étrangers ont été recrutés.
publié le 26 février 2001 à 23h11

Des Polonais, des Croates ou des Lituaniens pour construire paquebots de luxe ou frégates. Face à la pénurie de main-d'oeuvre qualifiée, les entreprises qui travaillent pour les Chantiers navals de Saint-Nazaire se tournent vers l'étranger. Ou essayent. «Aujourd'hui, certains patrons en viennent à embaucher des intérimaires qui ne sont pas qualifiés en espérant pouvoir les former sur le tas, explique un responsable patronal. Et tout ça alors que dehors il y a des Croates, des Roumains ou des Polonais très qualifiés qui pourraient venir six mois faire le boulot. Mais l'administration leur oppose toujours un refus quand ils demandent les autorisations.»

Qui est qui ? A Saint-Nazaire, quelques centaines d'ouvriers étrangers ont pu entrer. Mais personne n'est capable de dire avec précision combien ils sont. «On est 14 000 à travailler sur le site, explique André Fadda, de la CGT des Chantiers. Il y a 250 entreprises sous-traitantes, qui bossent parfois en cascade. La direction n'est pas fichue de nous donner cette liste, alors vous imaginez, quand il s'agit de savoir précisément qui vient de Croatie ou de Pologne...» Les syndicats aimeraient se pencher plus sur les conditions de travail, de logement et de rémunération de ces expatriés. «Quelqu'un qui vient de Dunkerque a parfois du mal à faire respecter ses droits, pour le salaire ou les primes, dit Désiré Echao, le secrétaire de section FO des Chantiers. On imagine bien que pour un Lituanien, c'est encore plus difficile.»

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