Il s'en est fallu de peu pour que la CFDT se retrouve seule confédération signataire de l'accord sur les retraites, négocié avec le Medef le 10 février. Une «lettre d'interprétation» envoyée aux adhérents du Medef a suscité un beau tollé du côté des partenaires sociaux. Révélée par la CGC mercredi (Libération du 22/02), elle disait en substance que, selon la centrale patronale, l'allongement de la durée de cotisation était bien l'instrument par lequel les signataires envisagent d'assurer l'équilibre des régimes de retraite. Tout le contraire de ce que la CFDT et la CFTC avaient expliqué pour justifier leurs paraphes. La CFTC hurlait aussitôt à la
«provocation», mais le conseil confédéral, en fin de semaine, a finalement maintenu la signature de la centrale chrétienne car, expliquait Jean-Louis Deroussen, secrétaire général adjoint, «notre objectif, c'est-à-dire l'arrêt de la mise en cause de la retraite à 60 ans et de la retraite par répartition, a été atteint».
Il n'empêche, la lettre du Medef, à moins d'un démenti, met à mal le fragile équilibre dessiné par Denis Kessler autour d'un supposé objectif commun rassemblant le Medef et les syndicats «réformateurs», CFDT et CFTC, pour la refonte, dans deux ans, des régimes de retraite. Du coup, le camp de l'opposition syndicale se trouve conforté. Pour Force ouvrière, «le Medef vient d'envoyer un cinglant démenti à ceux qui prétendaient pouvoir affirmer que le texte soumis à la signature ne conduisait pas à une remise en cause de l