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Libération

Une saison hôtelière à l'ombre de la loi

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Polonais ou Marocains, des petites mains pour pas cher.
publié le 26 février 2001 à 23h11

«C'est parti d'un banal voyage d'agrément à Marrakech», assure cet hôtelier du Lot. Sur place, il visite une école hôtelière, «simple curiosité», et s'y épanche sur ses problèmes de recrutement : plus moyen d'employer en France, pendant l'été, des stagiaires-école payés au tarif conventionnel, soit un tiers du Smic. Trop d'employeurs du secteur ont abusé du filon «pas cher payés et corvéables à merci». Désormais, la loi leur impose de les rémunérer au Smic hôtelier... mais pas s'ils sont marocains. Et à Marrakech, les candidats à trois ou quatre mois de boulot en France, même payés 1 000 francs mensuels (l'équivalent du Smic marocain), ne manquent pas. De retour dans le Lot, notre hôtelier en avise ses collègues, «de bonnes maisons». Une quinzaine sont «vivement» intéressés. Au début de l'été 2000, 35 stagiaires-école marocains débarquent à l'aéroport de Toulouse avec un visa étudiant. Ni la préfecture, habilitée à délivrer les autorisations temporaires de travail ­ obligatoires au-delà de trois mois de présence sur le territoire ­, ni la direction départementale du travail n'ont été informées. «C'est vrai, nous n'avons pas fait les choses en règle», reconnaît l'hôtelier. Petit hic, si un inspecteur du travail était tombé sur l'un de ces «stagiaires», il aurait pu dresser un procès-verbal à son employeur pour utilisation de main-d'oeuvre étrangère sans autorisation. En langage parlé, ça s'appelle du travail illégal.

L'an dernier, à Lourdes, la direction départementale du trav